jeudi 24 décembre 2009

Et revoilà la Sainte "Tablet" d'Apple !



Vous avez aimé le Google Phone fantôme qui s'incarnera dès janvier aux Etats-Unis sous la coque d'un smartphone HTC dernier cri baptisé "Nexus One"* ? Vous adorerez sans doute le retour de la revanche de la rumeur du lancement de la fameuse "Tablet" d'Apple ! La blogosphère high-tech californienne est unanime : ce sera le produit high-tech de l'année 2010, de la même manière que l'iPhone avait marqué l'an de grâce 2007...2008...2009.

Selon le bien nommé Silicon Valley Insider, Apple devrait confirmer dès la fin janvier (on parle du mercredi 27...)  l'existence et surtout la commercialisation prochaine de ce mini-mac communicant à écran tactile (photo évidemment non contractuelle ci-dessus). L'engin pourrait s'appeler iSlate...l'ardoise électronique (en français c'est moins sexy). Le nom a déjà été déposé par Apple comme on peut le voir ici .  Ce sera peut-être la première apparition publique et le vrai retour de Steve Jobs (???) depuis sa transplantation du foie en début d'année. Les fans de la firme à la pomme, qui n'en peuvent plus d'attendre, auront sans doute droit à une démo surprise à la convention  MacWord 2010 qui se déroulera du 9 au 13 février à San Francisco. Et un mois plus tard, ils pourront vraisemblablement aller faire la queue dès minuit devant les Apple Stores américains (et peut-être européens ?) pour s'offrir la Sainte Tablette : Brainstorm Tech (le blog high-tech de "Fortune") parie déjà sur un lancement en fanfare fin mars.

mercredi 16 décembre 2009

Nous ne sommes pas (encore) des robots-journalistes !


"Vous appuyez sur un bouton et la machine génère automatiquement un article sur un match de base-ball. C'est ce que permet le système Stats Monkey"...De l'information automatisée ! Voilà la promesse faite aux journaux par le laboratoire InfoLab de la Faculté de Sciences appliquées de la Northwest University (Illinois), pour survivre à la tempête numérique qui balaye la presse... Décidément on n'arrête plus le progrès ! Après les fameux "forçats du web", ces jeunes journalistes surentrainés qui produisent de la copie en ligne comme des poulets en batterie,  voici donc venu le temps du robot-journalisme... Un logiciel titulaire de la carte de presse pour remplacer tous ces jeunes gens dont la masse salariale pèse encore trop lourd dans le compte d'exploitation des journaux en perdition ? Il fallait y penser. Le "machine-generated news" - comme disent nos amis américains - est un vrai rêve de manager de presse des temps modernes. Vous savez ce gars en costume gris qui sort ton tableur-excel et vous demande le ratio de productivité - nombre d'articles/rédacteur en moyenne annuelle - quand vous lui parlez qualité éditoriale, enquête, investigation, reportages ou déontologie...

dimanche 13 décembre 2009

Et revoilà le Google Phone fantôme !


C'est un joli serpent de mer des Télécoms qui a refait surface ce samedi 12 décembre à la Une du site internet du Wall Street Journal : j'ai nommé le seul, l'unique, le vrai "Google Phone" ! On croyait ce terminal mythique définitivement rangé dans notre dossier "Contes et Légendes du gentil géant de l'Internet". Depuis le lancement de son système d'exploitation pour mobiles Android il y a un an, il semblait acquis que Google ne mettrait jamais sa griffe sur un smartphone pour concurrencer frontalement le fameux iPhone d'Apple. Pas question pour la firme californienne de faire de l'ombre aux grands fabricants et opérateurs mobiles qui ont commencé à commercialiser les premiers téléphones sous Android, pensait-on. Et voilà donc que le grand quotidien américain des affaires - qui n'a pas vraiment l'habitude de plaisanter avec l'info - nous l'annonce pour de vrai : "Google vendra son propre téléphone l'an prochain" ! Une véritable déclaration de guerre de la star de l'internet à Apple. Mais aussi à RIM, le fabricant canadien du Blackberry. Et à tous les autres grands fabricants à commencer par Nokia...

mardi 8 décembre 2009

De l'utilité de Twitter au-delà du Buzz...


Et si vous deviez définir Twitter en 140 signes maxi à la manière des messages "gazouillis" postés sur le site de microblogging le plus tendance du moment ? Ce serait "le dernier buzz en provenance de la planète Web 2.0, un phénomène de mode utile qui enregistre une progression de notoriété fulgurante", répond en substance l'Atelier de veille de BNP-Paribas qui a commandé à l'Ifop une étude sur le thème "Les internautes français et Twitter"*. La start-up californienne créée en 2006 par Biz Stone et Jack Dorsey n'est réellement devenue "the next big thing" sur internet que fin 2008. Et en France, ce sont les étudiants iraniens qui ont contribué à faire connaitre Twitter cette année en s'emparant de ce nouveau média pour faire entendre leur révolte au monde connecté. Mais le sondage réalisé pour l'Atelier auprès d'un échantillon représentatif de 1052 personnes du 17 au 19 novembre dernier, confirme bel et bien son statut de nouvelle star du réseau.

vendredi 4 décembre 2009

Ils avaient vraiment tout faux sur l'iPhone !!!

L'excellent blog High-Tech américain Gizmodo vient de se livrer à un exercice de tir aux pigeons assez réjouissant : le "Top 5 Assclown iPhone Quotes in 2007" !
Ce qui donne en bon français le classement des déclarations les plus cons faites au moment du lancement de l'iPhone en 2007.  En cette fin d'année forcément déprimante (la crise, Noël qui approche, la pluie, encore la crise...), un peu de détente ne peut pas nous faire de mal. Alors voici une traduction en VF approximative de ce palmarès assez hilarant au vu du succès planétaire actuel du fameux téléphone à tout faire d'Apple...avec en prime quelques commentaires peu charitables signés Mon écran radar.


Number One : Ed Colligan, ex-PDG de Palm

"Nous avons appris et beaucoup travaillé ces dernières années pour arriver à faire de bons téléphones. Ces gars de l'informatique ne vont pas réussir comme ça. Ils n'y arriveront pas" (16 novembre 2006).

Commentaire perso : Après cette déclaration visionnaire, on comprend mieux pourquoi ce cher Ed vient de quitter Palm après 16 ans de bons et loyaux services... Le téléphone maison, le Palm Pre, a eu un joli succès d'estime dans la presse et chez les nostalgiques de l'organizer vedette du debut de la décennie, mais ses ventes mondiales ne devraient pas excéder le million d'unités cette année selon iSupply.

jeudi 3 décembre 2009

Microsoft ne paiera pas pour la presse en ligne...pas plus que Google


Bad, bad news pour le gratin de la profession réuni en ce moment même dans un palace d'Hyderabad, en Inde, pour le 62ème Congrès mondial des journaux... Pas plus que Google, Microsoft n'a l'intention de sortir le moindre dollar pour rémunérer la presse en échange des dizaines de milliers d'articles mis en ligne tous les jours sur Internet. Steve Ballmer, le grand patron du géant logiciel, l'a fait savoir par la voix d'un ses lieutenants, rapporte ce jeudi 3 décembre, le site internet du "Financial Times" : Satya Nadella, vice-président de Microsoft en charge des services en ligne, a indiqué au correspondant à San Francisco du quotidien britannique que Bing ne cherchait pas spécialement à "sécuriser" des contenus face à Google moyennant finances. Bref, content des résultats de son moteur flambant neuf - qui pèse pour près de 10 % du marché de la recherche internet aux Etats-Unis six mois à peine après son lancement - Microsoft n'a pas envie de faire l'aumône à tous ces mendiants de l'ère Gutenberg que sont devenus les journaux imprimés.Dommage pour les patrons de presse des cinq continents qui regardaient avec espoir les négociations engagées il y a quelques jours par Rupert Murdoch avec Microsoft en vue d'obtenir une juste rétribution pour les milliers d'articles mis en ligne quotidiennement par ses journaux sur Internet.

dimanche 29 novembre 2009

Mininova ne sera plus le paradis des pirates ordinaires

Minova venait de "fêter" son dix milliardième téléchargement sous la bannière "pirate". Mais depuis ce vendredi 27 novembre c'est terminé : "J'étais en train de télécharger tranquillement un bon film de Nanni Moretti que je voulais revoir quand tout est tombé en rideau", témoigne fort marri un membre anonyme de ma famille que je ne dénoncerai pas, même sous la torture.  Et pour cause, Mininova a supprimé - d'un coup d'un seul - les millions de fichiers Torrent qu'il proposait jusque-là gratuitement en échange "peer to peer". La page d'accueil du site préféré des téléchargeurs du dimanche affiche désormais un laconique : "From now on, only Content Distribution torrents are allowed"... Traduction en VF, "A partir de maintenant seule la diffusion de contenus autorisés est autorisée". Oui c'est redondant mais c'est comme ça depuis la loi Hadopi ;-)

Mininova, c'était le paradis des "pirates" ordinaires : vous, moi, votre chef au bureau, la fille du voisin, l'étudiant dans sa chambre de bonne...Tout le monde avait tâté un jour ou l'autre du fichier bit torrent gratuit sur ce site illégal. Se faire un film d'horreur ce soir ? Revoir un beau film rare comme "Mourir à 30 ans"(la nostalgie camarade) ou une série TV branchée  genre "Skins" ? Télécharger un vieux Stones (déjà acheté en vinyle) ou découvrir le nouvel album de Placebo (avant de l'acheter...éventuellement) ? Tout était possible depuis l'ouverture de ce site basé aux Pays-Bas en 2005. Y compris les comportements les plus compulsifs, boulimiques, voir débiles en matière de téléchargement...

mardi 24 novembre 2009

Et si Microsoft était plus "gentil" que Google avec la presse ?


"Don't be evil" : bien qu'étant devenue une "World Company" digne du commandant Sylvestre, la firme Google persiste à vouloir nous faire croire qu'elle est foncièrement "gentille"... La société californienne a inauguré sa fameuse devise lors de son introduction en Bourse à Wall Street en 2004, en envoyant un message subliminal à ses millions de fans énamourés : "Google c'est l'empire du Bien contre Microsoft l'empire du Mal" ! Or, par un formidable retournement symbolique, le géant de l'Internet est aujourd'hui en passe de devenir le grand méchant loup, en lieu et place du géant du logiciel qui, de son côté, en deviendrait presque sympathique. Aux yeux de la presse et des journalistes, notamment.

Prenez cette histoire de "deal" internet en cours entre Microsoft et News Corp : si les négociations révélées ce week-end par la presse anglo-saxonne aboutissent, le numéro un mondial de l'informatique payera une redevance au groupe du magnat Rupert Murdoch pour avoir le droit d'indexer le contenu de ses journaux sur son moteur de recherche Bing. En contre-partie, News Corp interdirait carrément à Google de mettre en ligne les articles produits par ses quotidiens comme le "Wall Street Journal", le "Times" ou encore le "Sun"... Cela ressemble fort à une sainte-alliance anti-Google entre deux mauvais perdants qui s'inquiètent de la domination, presque sans partage, qu'exerce la star des moteurs de recherche sur le trafic Internet et le marché de la publicité en ligne. Et l'on pourrait se dire : quel intérêt à fuir Google pour se jeter dans les bras de Microsoft ?

vendredi 20 novembre 2009

Kraftwerk, la bande son originale de nos années numériques

Un blog high-tech peut-il raisonnablement faire l'économie d'une chronik sur Kraftwerk, dont les huit albums ressortent ces jours-ci en intégrale remastérisée ("The Catalogue"*) chez EMI ? La réponse est définitivement NEIN ! Rien à voir avec les célébrations fort convenues de la chute du mur de Berlin. Cette formation musicale allemande underground a vu le jour à Düsseldorf et a inventé voilà 35 ans le concept d'"Industrielle Volksmusik" ("musique industrielle populaire")...autrement dit la musique électronique.
C'est un temps et un nom que les moins de 30 ans peuvent ne pas connaître, comme disait l'autre. Mais sans Kraftwerk, pas de Techno ni d'Electro, pas de House music ni de Rave party... Dans son mystérieux studio Kling  Klang, le quatuor dirigé par Ralf Hütter et Florian Schneider a juste imaginé la bande-son de l'ère numérique au moment même où Bill Gates et Steve Jobs, encore boutonneux, conceptualisaient de leur côté ce qui allait devenir l'informatique grand public...

jeudi 19 novembre 2009

...Et voilà la vidéo de Stéphane Richard expliquant pourquoi son Blog

Pour les courageux qui auraient lu jusqu'au bout le billet précédent sur l'apprenti blogueur Stéphane Richard, voilà la vidéo diffusée sur l'intranet du groupe qui a atterri sur Dailymotion grâce à un certain Yes men : "Je suis heureux d'avoir mon Blog, c'est un moyen de communication simple et moderne" explique le numéro 2 et futur PDG de France Télécom avec l'enthousiasme du néophyte.
On est content pour lui...Mais Attention Stéphane : bloguer c'est du boulot, en plus du boulot, tôt le matin, tard le soir et aussi le week-end !  





Enfin si c'est pour renouer le dialogue avec la base de France Télécom, écouter la souffrance au travail des petits soldats de la révolution Orange, bref éviter une nouvelle épidémie de suicides (25 en dix-huit mois), c'est vrai qu'il y a urgence. Alors on attend avec impatience de lire son prochain billet sur la "Refondation sociale" en marche chez France Télécom...et bien sûr de découvrir les commentaires bruts de décoffrage de ses troupes. Stéphane Richard, qui a promis de "consulter son blog tous les jours", a en effet invité les 102.000 salariés du groupe à dialoguer en direct avec lui. Ouch embouteillage en vue...heureusement que France Télécom a décidé de mettre le paquet sur le très haut débit !

lundi 16 novembre 2009

France Télécom : Quand le blog de Stéphane Richard devient une cellule d'écoute psy




"Pourquoi ce blog ? Parce que c'est un moyen simple, vivant, interactif, sympa de communiquer avec vous. Mon blog sera d'abord un lieu d'expression, sans tabou, sans code..." : le nouveau numéro deux - et futur numéro un-  de France Télécom, Stéphane Richard, semble bien décidé à écouter les doléances de ses troupes  après la dramatique série de suicides qui a endeuillé le groupe (25 en tout entre février 2008 et octobre 2009). Parachuté le 5 octobre à la tête des opérations françaises d'Orange pour arrêter l'épidémie et faire oublier les bévues de l'actuel PDG du groupe Didier Lombard (qui avait parlé de "mode des suicides"), l'ex "dircab" de Christine Lagarde à Bercy s'est tout récemment improvisé blogueur...

"Improvisé" ? C'est le mot. Les pages du "Blog de Stéphane Richard" que nous avons pu consulter en provenance de l'intranet de France Télécom (pour les ptits curieux l'URL est indisponible en dehors de l'entreprise) ne sont pas vraiment l'oeuvre d'un pro du Web 2.0. L'auteur n'a publié que deux maigres billets depuis l'ouverture de son blog au début du mois : "Pourquoi ce blog ?" le 3 novembre et "Nos résultats du 3ème trimestre" le lendemain... On a vu blogueur plus prolixe.

vendredi 13 novembre 2009

"Le Quotidien du Foot" en panne de lecteurs ? Pour Robert Lafont c'est un complot de "L’Equipe" !

Un mois après son lancement, « Le Quotidien du Foot » peine à trouver sa place face au quotidien sportif du groupe Amaury. Robert Lafont dénonce de l'anti-jeu dans la mise en place de son journal en kiosques et veut porter plainte contre le groupe Amaury devant l'Autorité de la Concurrence.
 


Un mois après son lancement, «Le Quotidien du Foot » peine à trouver sa place face à « L’Equipe ». Vendu 95 centimes d’euros, conçu sur un modèle "low-cost" (24 pages, 20 journalistes), le nouveau journal destinés aux fans de ballon rond n’a conquis pour l’heure que 25.000 à 30.000 lecteurs selon son éditeur Robert Lafont. Un score équivalent à celui que réalisaient les quotidiens sportifs « Aujourd’hui Sport » et « Le 10 Sport »...juste avant que les deux titres ne déclarent forfait. D’autres sources estiment que la diffusion payée du "Quotidien du Foot" n'excède pas les 15.000 exemplaires en moyenne. Pour info, si ses ventes se sont quelque peu effritées ces dernières années, "L'Equipe" vend toujours plus de 300.000 exemplaires...

 Mais Robert Lafont, qui édite aussi des magazines comme « Entreprendre » ou "Célébrités", ne s’avoue pas vaincu : « Il faut du temps pour installer un titre, nous avons déjà beaucoup amélioré Le Quotidien du Foot et nous continuons à travailler ». Le journal, qui ne paraissait que cinq jours par semaine, sortira le samedi « avant la fin de l’année ». Et pour cause : le samedi est un grand jour de match en Ligue 1 et Ligue 2 et l’absence du « Quotidien du Foot » ce jour-là était un sacré handicap. De nouveaux chroniqueurs comme le footballeur du PSG Ludovic Giuly vont aussi signer dans le journal. Et un partenariat radio est à l’étude.

samedi 7 novembre 2009

Les fondateurs de Skype gagnent au tirage et au grattage


Royal au bar les fondateurs de Skype ! Le suédois Niklas Zennström et son acolyte danois Janus Friis viennent de réussir un joli coup de Jarnac au détriment du géant des enchères en ligne eBay. Le 6 novembre, les deux compères ont signé leur retour au capital et aux commandes de Skype...quatre ans après avoir pourtant revendu leur fameux service de téléphonie gratuite sur Internet à eBay pour la modique somme de 3,1 milliards de dollars. Sortis par la grande porte, Niklas et Janus reviennent par la fenêtre en rejoignant par effraction un pool d'investisseurs aux poches profondes emmené par Silver Lake et Andreessen Horowitz (le fonds du créateur de Netscape, Mark Andreessen) qui a entrepris de racheter Skype début septembre pour 1,9 milliards de dollars. Au terme du deal annoncé vendredi, les financiers auront le contrôle avec 56 % du capital, eBay conservera une participation de 30 % et le tandem hérite donc d'un ticket de 14 %, avec deux sièges au conseil d'administration de la société à la clé. Une position qui leur permet de briguer la direction opérationnelle de Skype...voire de racheter à terme la société qu'ils ont fondé en 2003.
On connaissait la devise des start-uppers de la bulle Internet : "Take the money and run". Zennström et Friis y ont ajouté leur touche personnelle : prend l'argent, tire-toi...et reviens !

jeudi 5 novembre 2009

De l'Oseille pour Bakchich !


"Informations, enquêtes et mauvais esprit" : tout un programme... Le site satirique Bakchich, qui menace de déposer le bilan ce lundi après trois ans d'existence, en a fait sa devise claironnante. Pour ma part, bien qu'exerçant dans un journal des plus sérieux où la vérification scrupuleuse de l'information et le travail d'enquête l'emportent sur le mauvais esprit (normal on est aux "Echos" tout de même), j'aime aussi cette conception du journalisme. Car plus on est de fous pour informer et s'informer mieux c'est. Et puis aller fourrer son nez là où c'est défendu, gratter là où cela fait mal, bref prendre le risque de déplaire un ptit peu, c'est quand même la base du métier...depuis au moins Albert Londres. Bon bien sûr, Bakchich n'a jamais été à une approximation, voire un faux scoop près. Mais la disparition de ce turbulent petit frère du "Canard Enchaîné" serait une bien mauvaise nouvelle pour la presse française, qui n'en a pas besoin en ce moment. 

Car de l'info poil à gratter, du papier Ovni, du billet au lance-flamme, on en a bien besoin en ce moment. Surtout sur Internet où l'actualité en ligne ne brille pas vraiment par son originalité et son côté dérangeant. Lançant ses Scud à droite comme à gauche, cognant comme un sourd sur la Sarkozie comme la Royalitude, déterrant de vieilles affaires de Big Bizness et de Filouteries, révélant au grand jour les petites turpitudes des grands de ce monde, Bakchich informe, amuse et irrite tout à la fois. Autant dire que Nicolas Beau et Xavier Monnier, qui ont lancé leur site fin 2006, ne se sont pas fait que des amis y compris dans nos milieux prétendument bien informés. Pas facile dans ces conditions de trouver de l'argent pour continuer l'expérience... 

mercredi 28 octobre 2009

Buzzez moi !





Heu...Cher tous, sous le coup de l'émotion je me permets un post très inhabituel, totalement immodeste et très pratique pour faire du remplissage avant de prendre une petite semaine de vacances, loin de mon blog et des Echos. Voilà le mail que je viens de recevoir :

Cher Jean-Christophe Féraud,
Bonjour, 

Nous avons le plaisir de vous annoncer que votre blog MON ÉCRAN RADAR a été sélectionné pour concourir à l'ÉLECTION DES MEILLEURS BLOGS DE L'INFO dans la catégorie High Tech. Le vote sera ouvert à tous sur le site: www.lacoupedelinfo.com à la rubrique élection des blogs à partir du 1er novembre prochain .

C'est sûr ça flatte un peu l'égo après seulement deux mois d'expérience. Mais ça m'encourage surtout à continuer... Alors pour tous ceux qui ont aimé mes premiers papiers (trop longs oui je sais) et qui souhaiteraient aussi m'encourager, le vote commence donc ce dimanche sur le site de La Coupe de l'Info . Bref "Buzzez-moi !" comme dirait Aurelia Arita (indice : c'était l'un de mes premiers posts de septembre)
Il y a 5 nominés par catégories, le lauréat sera connu le 23 janvier.

Pour ma part je serai de retour @mon clavier frais et dispo le 5 novembre...

vendredi 23 octobre 2009

Bruno Bonnell fomente une "Robolution"


On avait un peu perdu sa trace depuis son départ forcé d'Infogrames-Atari, en avril 2007. Poussé dehors par ses actionnaires américains après la déroute financière du numéro un français jeux vidéos, Bruno Bonnell semblait avoir pris un début de retraite entrepreneuriale et médiatique. Surtout après le drame personnel provoqué par la maladie dégénérative de son fils Balthazar, découverte au même moment. Une cochonnerie rare, au nom imprononçable... Game over le ludo-PDG fétiche des années 90, l'ancien porte-drapeau du jeu video "made in France" ? C'était mal connaître le bonhomme. Deux ans plus tard, le jeune quinquagénaire (51 ans) a pansé ses plaies et s'est trouvé une nouvelle frontière : les robots. Bien plus qu'un dada et un business. Car le papa de Balthazar a fait un rêve : un jour la machine sera au service du confort, des soins et du divertissement des jeunes enfants, des malades, des handicapés, des personnes âgées...
Ce jeudi, dans un restaurant bobo du 11ème, Magic Bonnell is back ! Eternel sourire, crâne impeccablement rasé, portant beau veste noire sur Jean's branché, l'ex-prophète du divertissement interactif n'a rien perdu de son bagou de télévangéliste pour vendre sa foi cybernétique...et accessoirement sa nouvelle entreprise Robopolis. "La prochaine révolution industrielle c'est la robotique. Je suis convaincu que l'intelligence apportée aux objets va provoquer la même rupture technologique, économique et sociétale que l'invention de l'électricité ou l'avénement d'Internet", s'enflamme Bruno Bonnell. Oubliez la convergence numérique, l'engouement pour les énergies vertes...le prochain choc c'est la "Robolution" ! Un néologisme bonnellien qui sera aussi le titre d'un livre à paraître au printemps 2010. Oui, diront ses détracteurs, Bruno Bonnell vendrait du sable au Sahara... Mais notre cyber-gourou y croit dur comme fer à son "Histoire de Robots" (le titre d'un livre du visonnaire Isaac Asimov qui a imaginé les trois lois de la robotique*).

dimanche 18 octobre 2009

La revanche du bon vieux vinyle sur la dématérialisation


"Dématérialisation"...Quel mot affreux pour les vrais amateurs de musique et tout particulièrement LE fan de Rock* . Pensez-donc : ce mâle occidental de 30 ans et plus (désolé les filles c'est le portrait robot du rocker audiophile tel que le décrivent les sondages**) a patiemment construit sa discothèque pendant une, deux, trois, quatre décennies, accumulant les raretés et les incontournables en 33 tours, bandes magnétiques, K7, puis CD... Il est passé vaillamment, mais la mort dans l'âme, du microsillon qui en avait une, au tristounet mais bien pratique compact-disc. Et voilà qu'enfer et damnation déboule au tournant des années 2000 le format de compression mp3 encore plus pratique...mais pour le coup totalement désincarné. Exit les pochettes mythiques et sensuelles (la banane d'Andy Wharol pour le Velvet, la braguette du "Sticky Fingers" des Stones, la robe de David Bowie sur "Hunky Dory" !), disparus les beaux livrets avec les photos du groupe et les paroles des chansons, au grenier les beaux vinyles noir siglés Decca des pierres qui roulent et les galettes multicolores des early seventies ("Sergent Peppers" des Beatles en jaune fluo !)... Et voilà que des cartons entiers de CD s'apprêtent à partir à la cave. "Ex-Fan des sixties où sont tes années folles ?", chantait Lady Jane.
La bien nommée "industrie" musicale qui a vu ses ventes "physiques" plonger de 15 % par an ces deux ou trois dernières années en a fait son deuil du disque ! Concurrents réduits au mariage forcé, labels fermés, écuries d'artistes nettoyées, ligne de production de CD fermées...les quatre Majors (Universal Music, Sony Music, Warner, EMI) ont compris qu'il y avait plus de marge à se faire dans la vente en ligne et l'organisation de concerts, quand bien même faut-il partager avec Apple et les grands "tourneurs". Et voilà que pour toute une génération - les "digital native" disent les marketeurs...on dirait une secte - la musique est devenue "liquide" (ce qui va bien à la soupe diffusée un peu partout sur les ondes) : téléchargeable façon puzzle "anywhere, anytime, any devices" après visionnage sur YouTube. Et vas-y que je te pioche sur BitTorrent (c'est interdit mais gratuit) ou sur iTunes (c'est légal mais je te le fais à 0,99 euros le morceau) une scie pop de "High School Musical" ou le nouveau single gentillet de Lilly Allen. Au fait c'était quoi un bon album produit comme une oeuvre artistique cohérente ?

mercredi 14 octobre 2009

Vivendi n'est pas encore un conquistador des télécoms





Caramba encore raté ! Le patron de Vivendi, Jean-Bernard Lévy, pensait mettre facilement la main sur le "Free brésilien" lorsqu'il a lancé le 9 septembre dernier une OPA "amicale" sur le groupe local GVT, spécialisé dans la téléphonie fixe et l'internet. Encouragé par l'entente cordiale Sarko-Lula avec le choix probable du Rafale par le Brésil, le tycoon français des médias (Canal +, Universal Music...) et des télécoms (SFR, Maroc Télécom) avait mis 2 milliards d'euros sur la table pour convaincre les actionnaires cariocas de GVT holding. Un "prix raisonnable" selon lui pour se renforcer dans les pays émergents, le nouveau "Mojo" des opérateurs télécoms occidentaux en quête de relais de croissance. Làs, c'était sans compter sur Telefonica, El Rei des télécommunications sur le continent sud-américain...et carrément chez lui au pays de la Samba avec 62,5 millions de clients. Peu disposé à laisser le gaulois braconner en son Eldorado, le géant espagnol a sorti l'artillerie lourde en proposant 2,5 milliards d'euros cash. Soit 500 millions de mieux. Commentaire à chaud d'un dirigeant de Vivendi: "Ca va être difficile, Telefonica c'est vraiment du lourd"... Le moins que l'on puisse dire : 58 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 91 milliards d'euros de valorisation en Bourse, 264 millions d'abonnés... Si le français n'est pas un nain (25 milliards de capitalisation, autant de chiffre d'affaires, plus de 40 millions d'abonnés télécoms entre SFR et Maroc Télécom) il ne faisait pas vraiment le poids en cas de surenchère. Même si la cession imminente de ses 20 % dans le groupe américain NBC-Universal devrait lui rapporter un trésor de guerre de 3 milliards d'euros.

lundi 12 octobre 2009

Amaury retrouve subitement le sens du fair-play face au "Quotidien du Foot"


"On ne bouge pas"...C'est la consigne de Marie-Odile Amaury à ses troupes face à l'arrivée du "Quotidien du Foot", un nouveau journal sportif qui tente sa chance en kiosques ce mardi 13 octobre sur le terrain de "L'Equipe". A l'initiative de ce lancement, l'éditeur Robert Lafont ("Entreprendre", "Célébrité", "Le Foot"...) qui promet "un journal vraiment conçu pour les passionnés de ballon rond avec de l’info et de l’investigation". Avec 24 pages tout quadri et un positionnement "100 % foot", le nouveau venu qui sera vendu 95 centimes d'euros - comme "L'Equipe" en semaine - ne doute de rien : il vise 60.000 à 80.000 exemplaires là où "L'Equipe" en vend encore, bon an mal an, plus de 300.000. Des lecteurs que Robert Lafont compte bien aller chercher quelque part...notamment chez les habitués du grand quotidien sportif.  
"La sortie du Quotidien du foot dans le réseau NMPP est un énènement face au monopole de L'Equipe dans la presse sportive", claironne d'ailleurs crânement le communiqué de Lafont Presse. Une vraie provocation à l'intention du groupe Amaury, plutôt chatouilleux habituellement quand on vient manger dans son assiette.

vendredi 9 octobre 2009

Télé-confessionnal


Hier, à voir Frédéric Mitterrand contraint de venir s'expliquer  au 20 heures de la Une sur sa "mauvaise vie" - des relations sexuelles tarifées avec des garçons en Thaïlande, qu'il avait racontées dans un beau et douloureux livre en forme de rédemption - le malaise était grand. Et d'autres images tout aussi dérangeantes se téléscopaient : celles de Dominique Baudis, livide et transpirant, venu lui aussi à télé-confessionnal, un certain 18 mai 2003, parler de son "affaire" pour se défendre devant la France entière. L'ancien maire de Toulouse et président du CSA avait souffert le martyre cathodique pour convaincre qu'il n'était pas un adepte de parties "fines" sordides, allant jusqu'au viol et au meurtre !

mercredi 7 octobre 2009

Au "Parisien" c'est "Feu sur le Quartier Général !"


Décidément rien ne va plus au "Parisien". Deux semaines après le débarquement sans préavis de la quasi-totalité de la rédaction en chef (Dominique de Montvallon, Noël Couëdel, Gilles Verdez, Philippe Duley), le quotidien du groupe Amaury est en ébullition. Mardi soir, après le bouclage, quelques 200 journalistes (sur 340 cartes de presse avec les locales) se sont réunis en assemblée générale pour faire bloc face au directeur général du "Parisien", Jean Hornain...Et au-delà lancer un avertissement à la grande patronne du groupe, Marie-Odile Amaury. Dans une motion adoptée à l'unanimité, les journalistes du "Parisien" dénoncent "la brutalité des licenciements" et la "violence à l'égard de la rédaction". Mais le texte pointe surtout "un climat de déstabilisation visant à affaiblir (la rédaction) et la menacer par un plan d'économies". Une mise en cause directe des méthodes de Jean Hornain. Le directeur général du "Parisien", qui a déjà usé trois directeurs de la rédaction (Christian de Villeneuve, Vincent Régnier, Dominique de Montvallon) depuis son arrivée fin 2004, est soupçonné de vouloir faire un journal "low cost" sur le modèle d'"Aujourd'hui Sport", l'éphémère quotidien sportif lancé l'an dernier pour contrer "Le 10 Sport" et arrêté à la veille de l'été.

dimanche 4 octobre 2009

DECRYPTAGE : "Tout sauf Free"... la tentation de l'oligopole


Condamnés en novembre 2005 à payer 534 millions d'euros pour s'être entendus illicitement dans le cadre d'un "Yalta" visant à maintenir leurs parts de marché respectives, les trois grands opérateurs français qui se partagent le pactole du téléphone mobile n'ont décidément pas fait amende honorable. Malgré la confirmation de la sanction en juillet 2007, Orange, SFR et Bouygues Telecom ne sont pas loin de récidiver aujourd'hui en reprenant en coeur le slogan  "TSF"...pour "Tout sauf Free".
A la veille de la remise des dossiers de candidatures pour la 4ème licence mobile prévue le 29 octobre, le triumvirat s'active comme jamais pour torpiller l'arrivée d'un nouvel opérateur qui, selon toute vraisemblance, devrait être Free. Surnommé le "trublion de l'Internet", l'inventeur de l'offre "triple play" (fixe + internet + télévision)  à 29,99 euros, se fait fort de diviser par deux les prix du mobile en France ! Rodomontade ? La perspective fait en tout cas frémir les trois opérateurs installés. Ces derniers se se sont en effet habitués à engranger des marges brutes...très confortables (30 à 40 % !). Et avec l'iPhone et le boom de l'Internet mobile, ils espèrent bien continuer à profiter de la progression constante de l'ARPU - revenu moyen par abonné - qui atteignait 39 euros en 2008 et flirte avec les 45 euros aujourd'hu. L'un des plus élevés d'Europe...

vendredi 2 octobre 2009

INFO : Martin Bouygues fait plancher ses cadres sur l'avenir du média TV



On savait Martin Bouygues préoccupé par l'avenir de la "chaîne leader" TF1 qui a vu son audience s'effriter régulièrement ces dernières années pour tomber à 26,6 % en  septembre selon Médiamétrie (contre 28 % l'an dernier à la même époque), et ses recettes publicitaires fondre de 23 % sur le seul premier semestre. L'arrivée d'Axel Duroux au poste de numéro deux de la Une, le 14 septembre dernier, aux côtés du PDG Nonce Paolini, a été sa première réponse au problème immédiat de la chaîne : redresser la gîte dangereuse qu'avait prise le paquebot TF1... Le nouveau tandem dirigeant s'emploie actuellement à redynamiser les programmes avec une grille de rentrée centrée sur les valeurs sûres, fiction américaine ("Docteur House", "Lost"...) pour le public familial et télé-réalité à tout va ("Koh Lanta", "Secret Story"...) pour reconquérir les jeunes téléspectateurs. Et il vient de signer le rachat de TMC et NT1 au groupe AB pour reprendre l'initiative sur la TNT (accord encore soumis au feu vert de l'Autorité de la Concurrence).
Mais Martin Bouygues a décidé en parallèle de prendre un peu de hauteur : selon nos informations, il a commandé avant l'été un rapport interne à une poignée de cadres maison, venant de tous horizons. Thème de la lettre mission, une question toute simple...enfin si l'on ose dire : "Face à Internet, que sera de la télévision de l'avenir ?".

jeudi 1 octobre 2009

ECLAIRAGE VIDEO : Qui est Alexandre Pougatchev le jeune Tsar de "France-Soir" ?


Eclairage Vidéo

Le 16 janvier dernier, Alexandre Pougatchev (son portrait ici) est devenu propriétaire de « France-Soir » dans l'indifférence générale. Fils du milliardaire russe Sergueï Pougatchev proche de Poutine, ce Citizen Kane âgé d'à peine vingt-quatre ans veut relancer le titre à coups de millions d'euros. Le jeune homme est francophile et charmant, mais aujourd'hui mystère plane toujours sur ses motivations réelles. Pourquoi reprendre un quotidien français moribond en pleine crise de la presse quand on a grandi entre Moscou et Monaco, l'enfance dorée d'un fils d'oligarque et le bling-bling des nouveaux russes de la Cote d'Azur ? Le jeune Alexandre a offert à "France-Soir" un siège digne du temps où "le premier quotidien de France" vendait 1 million d'exemplaires : la rédaction s'est installée au 100, avenue des Champs-Elysées, juste au-dessus du "Queen", un immeuble qui abrite aussi les bureaux d'Hédiard, la chaîne d'épicerie fine rachetée par son père. Mais la nouvelle formule censée redonner son éclat d'antan au quotidien de Pierre Lazareff et relancer des ventes tombées à 23.600 exemplaires selon l'OJD se fait toujours attendre. Initialement prévu pour le 15 octobre, le nouveau "France-Soir", présenté comme un "quotidien populaire de qualité" a été repoussé à janvier malgré la débauche de consultants (Georges-Marc Benhamou, Jean Bayle, Axel Ganz...) appelés au chevet du journal. La faute à la mauvaise conjoncture publicitaire qui déstabilise jusqu' au tout puissant "Parisien", mais pas seulement. Selon certaines sources, Sergueï Pougatchev serait aujourd'hui tenté de fermer le robinet à investissement à son fils qui prévoyait initialement d'investir "jusqu'à 30 millions d'euros" dans la relance de "France-Soir"... C'est dans ce contexte que l'homme d'affaires français Michel Moulin, à l'origine du lancement du journal sportif low-cost "Le 10 Sport", a pris langue avec le jeune Citizen Pougatchev pour lui proposer de "travailler ensemble" : l'ancien conseiller sportif du PSG souhaiterait faire du "10", aujourd'hui replié sur une parution hebdomadaire, "un quotidien sportif complémentaire de "France-Soir" quitte à nouer un partenariat à 50/50...voire lui revendre le titre. Mais pas du tout sûr que Pougatchev père laisse faire. Et dans l'entourage de Michel Moulin on précise que le patron du "10 Sport" "veut faire des choses avec France-Soir" mais "reste très attaché à son journal"...
JCF

mercredi 30 septembre 2009

INFO : Michel Moulin veut rapprocher son "10 Sport" de "France Soir"


 Michel Moulin le retour ! "Le 10 peut-être à France-Soir ce qu'Aujourd'hui Sport était au Parisien" : à l'origine du lancement du quotidien "Le 10 Sport" il y a tout juste un an, l'ancien conseiller sportif du PSG qui a toujours le fighting spirit verrait bien son journal devenir un complément sportif du quotidien populaire sur l'air bien connu de "l'union fait la force". Michel Moulin a récemment rencontré le jeune milliardaire russe Alexandre Pugatchev, à qui appartient "France-Soir" pour lui proposer "de travailler ensemble". Selon nos informations, les deux hommes se sont vus il y a une quinzaine de jours au siège du quotidien populaire, sur les Champs-Elysées, lors d'une réunion de travail à laquelle assistait aussi Christiane Vulvert, la directrice générale de "France-Soir".

mardi 29 septembre 2009

LIVRE : Buzzons là !


 Plus frais, plus léger, plus gai que les suicides à France Télécom...ce sont les nouvelles bulles de la formidable Aurélia Arita ! Trois ans après la sortie de son délicieux "Fraise et Chocolat", la jeune dessinatrice est de retour avec "Buzz-Moi" (sans doute un clin d'oeil au très destroy "Baise-Moi" de Virginie Despentes) où elle auto-analyse avec finesse le tourbillon médiatique qui a suivi la sortie de cet Ovni BD en deux tomes. Pour ceux qui l'aurait raté, "Fraise et Chocolat" (sorti en 2006 aux Impressions Nouvelles qui este l'éditeur de "Buzz-Moi") est un roman graphique à la première personne où l'auteure narrait ses aventures tendres, (très) érotiques et amoureuses avec l'auteur de manga installé Frédéric Boilet (voir boilet.net), pygmalion de 20 ans son aîné. Avec un trait à la fois précis et rigolo, une délicatesse rare et une crudité inédite chez une jeune femme d'à peine 25 ans... 


Alors au risque de prendre Aurelia à son propre jeu, "Buzz-Moi" vaut bien un buzz média (le vrai pas celui du "Fig";-). Point de dessin gentiment classé X cette fois, Chenda - c'est son vrai nom - y démonte joyeusement les coulisses de notre système médiatique superficiel et pédant, tout dans la forme rien sur le fond. Tout le monde en prend pour son grade : un écrivain à succès connu pour son penchant pour les rails de coke sur le capot des voitures rencontré sur le plateau du Grand Journal de Canal, une journaliste du magazine "Elle" à la cervelle d'oiseau qui prétend l'interviewer sans avoir lu "Fraise et Chocolat", un red chef du "Nouvel Obs" pour qui "un passage télé et les ventes Pchuitttttt"...
Réjouissant, mais jamais rien de méchant. D'autant qu'Aurelia parle aussi avec beaucoup de tendresse de sa relation avec les fans qui font la queue pour la rencontrer dans les festivals de BD...et lui dire que "Fraise et Chocolat" a changé leur vie de couple. Donc vivement recommandé. Un joli cadeau de rentrée...
JCF

DECRYPTAGE : France Télécom : le passage à l'acte de trop

Il aura fallu un 24ème suicide (lire le post d'hier) pour que la direction de France Télécom se rende enfin à l'évidence : le dispositif de communication de crise - observatoire du stress, gel des mutations jusqu'au 31 octobre, "négociations sur la prévention des risques psychosociaux"... - mis en place dans l'urgence, voire la panique, ne répond en rien au formidable mal-être social exprimé par cette vague de suicides sans précédent dans une grande entreprise française. Cette fois, les gourous de la com' et autres cabinets de consultants appelés pour jouer les  pompiers n'éteindront pas l'incendie politico-médiatique.
Il fallait répondre au passage à l'acte désespéré par un autre passage l'acte un tant soit peu positif en matière de dialogue social, si ce n'est porteur d'espoir. Le PDG de France Télécom, Didier Lombard, en a pris durement conscience en se faisant huer lundi soir à Annecy, en allant à la rencontre des salariés du centre d'appel d'appel où travaillait l'employé qui a mis fin à ses jours. Dans la soirée, au sortir d'une réunion avec des représentants syndicaux, il a donc annoncé que l'entreprise mettait fin "au niveau national au principe de mobilité des cadres systématique tous les trois ans" Ici. Ce n'est plus un moratoire jusqu'à la fin du mois d'octobre, mais un vrai gel de cette mesure qui a sans doute participé à la destruction du lien social dans l'entreprise. Un geste fort que demandaient les syndicats depuis des mois.
Maintenant, direction et partenaires sociaux vont enfin pouvoir se pencher sereinement sur le malade France Télécom, sous l'oeil attentif de l'Etat actionnaire et du futur PDG Stéphane Richard qui au train où vont les choses pourrait prendre les commandes plutôt que prévu. Comme l'a lui-même reconnu Didier Lombard - mais il faisait référence au rendez-vous qu'avait pris le désespéré avec son médecin du travail - "à quelques jours près, on aurait pu éviter ce drame"...
JCF

lundi 28 septembre 2009

DECRYPTAGE : "Mode des suicides" à France Télécom... la Com de crise ne suffit pas.


Rien n'arrête "la mode des suicides" à France Télécom ainsi que l'a malheureusement qualifié le PDG du groupe, Didier Lombard... Malgré deux semaines de com' de crise intensive - de conférence de presse commune avec le ministre du Travail Xavier Darcos en Observatoire du Stress et annonce de "grand projet mobilisateur" - un nouveau salarié du groupe s'est suicidé ce lundi 28 septembre. Avant de se jeter du haut d'un viaduc surplombant l'autoroute A41, en Haute-Savoie, le désespéré, 51 ans, marié et père de deux enfants, a laissé une lettre d'adieu à son épouse dénonçant "le climat au sein de son entreprise"...

Il officiait dans un de ces fameux centres d'appel où la pression est maximale : "Il travaillait sur un plateau qui était connu depuis longtemps pour être invivable, il y avait une vraie indifférence, aucune humanité, on ne parlait que de chiffres, les salariés étaient de la chair à pâté", témoigne un syndicaliste CFTC cité par l'AFP. "Une semaine après le début de la négociation sur le stress au travail, on pensait que les managers auraient compris", s'étonne ce dernier. Il s'agit du 24ème suicide chez France Télécom depuis février 2008.

DECRYPTAGE : Capitalisme de barbichette



Henri Proglio dé-com-ple-xé sur le cumul des mandats

Dé-com-ple-xé du mandat Henri Proglio ! Le patron de Veolia qui vient de réussir à se faire nommer à la présidence de l'électricien public EDF veut aussi garder un oeil sur les affaires du géant des services à l'environnement (l'ex-Compagnie Générale des eaux) pour laquelle il travaille depuis 30 ans. Pour ce faire, il va faire voter une légère modification des statuts de l'entreprise qui lui permettra de devenir président du conseil de surveillance de Veolia ET président-directeur général d'EDF !
Henri Proglio ne voit pas pourquoi il n'aurait pas le droit au même traitement que Gérard Mestrallet, patron de GDF Suez ET président du conseil d'administration de Suez Environnement...

D'autres exemples au secours d'Henri Proglio ?
Jean-Cyril Spinetta, est président du conseil de surveillance d'Areva ET du conseil d'administration d'Air France-KLM ; Jacques de Chateauvieux est président du conseil de surveillance d'Axa ET PDG du fournisseur de services maritimes Bourbon...

Bon, mais évidemment on peut s'interroger légitimement
sur sa capacité à mener de front sérieusement ces deux fonctions. Cette nouvelle illustration du capitalisme de barbichette à la française - "je te tiens, tu me tiens..." - fait évidemement hurler la gauche et les esprits chagrins qui pensent cumul des jetons de présence. Mais pas seulement. Des voix s'élèvent au sein même du monde feutré des grandes entreprises du CAC 40. Voyons ce qu'en dit le très sérieux président de l'Institut français des administrateurs (IFA), Daniel Lebègue : « Est-ce qu'un homme, aussi talentueux et investi soit-il, a la capacité d'avoir cette double responsabilité ? » De fait, les précédents sont rares. « Je ne vois pas de situation similaire à l'étranger »... En clair, cette affaire n'est pas un modèle de bonne "gouvernance" comme on dit chez les patrons.
Il faut dire que les textes de rédérences comme le rapport bouton "pour un meilleur gouvernement des entreprises cotées" n'interdisent ni ne condamnent le cumul des mandats. Tout juste relèvent-ils la nécessité de prendre en compte "de possibles, conflits d'intérêts"...

En politique, il y a bien une loi sur le cumul des mandats
...électoraux :
-
la loi organique n° 2000-294 du 5 avril 2000
stipule que le cumul des mandats de député et de sénateur est interdit (article L.O. 137 du code électoral), un député ou un sénateur ne peut plus cumuler son mandat parlementaire avec celui de représentant au Parlement européen (article L. O. 137-1). Est également incompatible avec l'exercice d'un mandat parlementaire l'exercice de plus d'un mandat local parmi les mandats de conseiller régional, conseiller à l'assemblée de Corse, conseiller général, conseiller de Paris, conseiller municipal d'une commune d'au moins de 3 500 habitants (article L.O. 141)...

Mais au pays du CAC 40, rien n'empêche ou presque nos chers patrons de cumuler leur poste de PDG avec divers mandats d'administrateurs dans d'autres entreprises du même calibre... Comme on n'est pas dans le monde merveilleux de Oui-Oui où tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, l'auto-régulation n'est pas pour demain. La puissance publique qui semble désireuse de mettre son nez dans les rémunérations, bonus et autres retraites chapeaux - paroles, paroles ? - serait également bien inspirée de se pencher sur la question du cumul des mandats en entreprises. Sauf que dans le cas d'Henri Proglio, elle n'est pas étrangère à sa nomination à la tête d'EDF dont l'Etat détient toujours 85 %...
Jean-Christophe Féraud