mercredi 30 septembre 2009

INFO : Michel Moulin veut rapprocher son "10 Sport" de "France Soir"


 Michel Moulin le retour ! "Le 10 peut-être à France-Soir ce qu'Aujourd'hui Sport était au Parisien" : à l'origine du lancement du quotidien "Le 10 Sport" il y a tout juste un an, l'ancien conseiller sportif du PSG qui a toujours le fighting spirit verrait bien son journal devenir un complément sportif du quotidien populaire sur l'air bien connu de "l'union fait la force". Michel Moulin a récemment rencontré le jeune milliardaire russe Alexandre Pugatchev, à qui appartient "France-Soir" pour lui proposer "de travailler ensemble". Selon nos informations, les deux hommes se sont vus il y a une quinzaine de jours au siège du quotidien populaire, sur les Champs-Elysées, lors d'une réunion de travail à laquelle assistait aussi Christiane Vulvert, la directrice générale de "France-Soir".

mardi 29 septembre 2009

LIVRE : Buzzons là !


 Plus frais, plus léger, plus gai que les suicides à France Télécom...ce sont les nouvelles bulles de la formidable Aurélia Arita ! Trois ans après la sortie de son délicieux "Fraise et Chocolat", la jeune dessinatrice est de retour avec "Buzz-Moi" (sans doute un clin d'oeil au très destroy "Baise-Moi" de Virginie Despentes) où elle auto-analyse avec finesse le tourbillon médiatique qui a suivi la sortie de cet Ovni BD en deux tomes. Pour ceux qui l'aurait raté, "Fraise et Chocolat" (sorti en 2006 aux Impressions Nouvelles qui este l'éditeur de "Buzz-Moi") est un roman graphique à la première personne où l'auteure narrait ses aventures tendres, (très) érotiques et amoureuses avec l'auteur de manga installé Frédéric Boilet (voir boilet.net), pygmalion de 20 ans son aîné. Avec un trait à la fois précis et rigolo, une délicatesse rare et une crudité inédite chez une jeune femme d'à peine 25 ans... 


Alors au risque de prendre Aurelia à son propre jeu, "Buzz-Moi" vaut bien un buzz média (le vrai pas celui du "Fig";-). Point de dessin gentiment classé X cette fois, Chenda - c'est son vrai nom - y démonte joyeusement les coulisses de notre système médiatique superficiel et pédant, tout dans la forme rien sur le fond. Tout le monde en prend pour son grade : un écrivain à succès connu pour son penchant pour les rails de coke sur le capot des voitures rencontré sur le plateau du Grand Journal de Canal, une journaliste du magazine "Elle" à la cervelle d'oiseau qui prétend l'interviewer sans avoir lu "Fraise et Chocolat", un red chef du "Nouvel Obs" pour qui "un passage télé et les ventes Pchuitttttt"...
Réjouissant, mais jamais rien de méchant. D'autant qu'Aurelia parle aussi avec beaucoup de tendresse de sa relation avec les fans qui font la queue pour la rencontrer dans les festivals de BD...et lui dire que "Fraise et Chocolat" a changé leur vie de couple. Donc vivement recommandé. Un joli cadeau de rentrée...
JCF

DECRYPTAGE : France Télécom : le passage à l'acte de trop

Il aura fallu un 24ème suicide (lire le post d'hier) pour que la direction de France Télécom se rende enfin à l'évidence : le dispositif de communication de crise - observatoire du stress, gel des mutations jusqu'au 31 octobre, "négociations sur la prévention des risques psychosociaux"... - mis en place dans l'urgence, voire la panique, ne répond en rien au formidable mal-être social exprimé par cette vague de suicides sans précédent dans une grande entreprise française. Cette fois, les gourous de la com' et autres cabinets de consultants appelés pour jouer les  pompiers n'éteindront pas l'incendie politico-médiatique.
Il fallait répondre au passage à l'acte désespéré par un autre passage l'acte un tant soit peu positif en matière de dialogue social, si ce n'est porteur d'espoir. Le PDG de France Télécom, Didier Lombard, en a pris durement conscience en se faisant huer lundi soir à Annecy, en allant à la rencontre des salariés du centre d'appel d'appel où travaillait l'employé qui a mis fin à ses jours. Dans la soirée, au sortir d'une réunion avec des représentants syndicaux, il a donc annoncé que l'entreprise mettait fin "au niveau national au principe de mobilité des cadres systématique tous les trois ans" Ici. Ce n'est plus un moratoire jusqu'à la fin du mois d'octobre, mais un vrai gel de cette mesure qui a sans doute participé à la destruction du lien social dans l'entreprise. Un geste fort que demandaient les syndicats depuis des mois.
Maintenant, direction et partenaires sociaux vont enfin pouvoir se pencher sereinement sur le malade France Télécom, sous l'oeil attentif de l'Etat actionnaire et du futur PDG Stéphane Richard qui au train où vont les choses pourrait prendre les commandes plutôt que prévu. Comme l'a lui-même reconnu Didier Lombard - mais il faisait référence au rendez-vous qu'avait pris le désespéré avec son médecin du travail - "à quelques jours près, on aurait pu éviter ce drame"...
JCF

lundi 28 septembre 2009

DECRYPTAGE : "Mode des suicides" à France Télécom... la Com de crise ne suffit pas.


Rien n'arrête "la mode des suicides" à France Télécom ainsi que l'a malheureusement qualifié le PDG du groupe, Didier Lombard... Malgré deux semaines de com' de crise intensive - de conférence de presse commune avec le ministre du Travail Xavier Darcos en Observatoire du Stress et annonce de "grand projet mobilisateur" - un nouveau salarié du groupe s'est suicidé ce lundi 28 septembre. Avant de se jeter du haut d'un viaduc surplombant l'autoroute A41, en Haute-Savoie, le désespéré, 51 ans, marié et père de deux enfants, a laissé une lettre d'adieu à son épouse dénonçant "le climat au sein de son entreprise"...

Il officiait dans un de ces fameux centres d'appel où la pression est maximale : "Il travaillait sur un plateau qui était connu depuis longtemps pour être invivable, il y avait une vraie indifférence, aucune humanité, on ne parlait que de chiffres, les salariés étaient de la chair à pâté", témoigne un syndicaliste CFTC cité par l'AFP. "Une semaine après le début de la négociation sur le stress au travail, on pensait que les managers auraient compris", s'étonne ce dernier. Il s'agit du 24ème suicide chez France Télécom depuis février 2008.

DECRYPTAGE : Capitalisme de barbichette



Henri Proglio dé-com-ple-xé sur le cumul des mandats

Dé-com-ple-xé du mandat Henri Proglio ! Le patron de Veolia qui vient de réussir à se faire nommer à la présidence de l'électricien public EDF veut aussi garder un oeil sur les affaires du géant des services à l'environnement (l'ex-Compagnie Générale des eaux) pour laquelle il travaille depuis 30 ans. Pour ce faire, il va faire voter une légère modification des statuts de l'entreprise qui lui permettra de devenir président du conseil de surveillance de Veolia ET président-directeur général d'EDF !
Henri Proglio ne voit pas pourquoi il n'aurait pas le droit au même traitement que Gérard Mestrallet, patron de GDF Suez ET président du conseil d'administration de Suez Environnement...

D'autres exemples au secours d'Henri Proglio ?
Jean-Cyril Spinetta, est président du conseil de surveillance d'Areva ET du conseil d'administration d'Air France-KLM ; Jacques de Chateauvieux est président du conseil de surveillance d'Axa ET PDG du fournisseur de services maritimes Bourbon...

Bon, mais évidemment on peut s'interroger légitimement
sur sa capacité à mener de front sérieusement ces deux fonctions. Cette nouvelle illustration du capitalisme de barbichette à la française - "je te tiens, tu me tiens..." - fait évidemement hurler la gauche et les esprits chagrins qui pensent cumul des jetons de présence. Mais pas seulement. Des voix s'élèvent au sein même du monde feutré des grandes entreprises du CAC 40. Voyons ce qu'en dit le très sérieux président de l'Institut français des administrateurs (IFA), Daniel Lebègue : « Est-ce qu'un homme, aussi talentueux et investi soit-il, a la capacité d'avoir cette double responsabilité ? » De fait, les précédents sont rares. « Je ne vois pas de situation similaire à l'étranger »... En clair, cette affaire n'est pas un modèle de bonne "gouvernance" comme on dit chez les patrons.
Il faut dire que les textes de rédérences comme le rapport bouton "pour un meilleur gouvernement des entreprises cotées" n'interdisent ni ne condamnent le cumul des mandats. Tout juste relèvent-ils la nécessité de prendre en compte "de possibles, conflits d'intérêts"...

En politique, il y a bien une loi sur le cumul des mandats
...électoraux :
-
la loi organique n° 2000-294 du 5 avril 2000
stipule que le cumul des mandats de député et de sénateur est interdit (article L.O. 137 du code électoral), un député ou un sénateur ne peut plus cumuler son mandat parlementaire avec celui de représentant au Parlement européen (article L. O. 137-1). Est également incompatible avec l'exercice d'un mandat parlementaire l'exercice de plus d'un mandat local parmi les mandats de conseiller régional, conseiller à l'assemblée de Corse, conseiller général, conseiller de Paris, conseiller municipal d'une commune d'au moins de 3 500 habitants (article L.O. 141)...

Mais au pays du CAC 40, rien n'empêche ou presque nos chers patrons de cumuler leur poste de PDG avec divers mandats d'administrateurs dans d'autres entreprises du même calibre... Comme on n'est pas dans le monde merveilleux de Oui-Oui où tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, l'auto-régulation n'est pas pour demain. La puissance publique qui semble désireuse de mettre son nez dans les rémunérations, bonus et autres retraites chapeaux - paroles, paroles ? - serait également bien inspirée de se pencher sur la question du cumul des mandats en entreprises. Sauf que dans le cas d'Henri Proglio, elle n'est pas étrangère à sa nomination à la tête d'EDF dont l'Etat détient toujours 85 %...
Jean-Christophe Féraud