mercredi 27 janvier 2010

La presse court derrière l'iPad d'Apple comme un canard sans tête

Dix ans après le Big Bang numérique qui a mis fin à l'ère Gutenberg, la presse continue à courrir désespérément après un nouveau  modèle économique et à divaguer en tout sens comme un canard sans tête. Et ce n'est pas la Sainte Tablette d'Apple - dévoilée ce mercredi 27 janvier à 19h00, heure de Paris, par le divin Steve Jobs depuis son Temple de San Francisco - qui devrait répondre à elle seule et d'un coup de baguette mystique au questionnement existentiel des journaux papier. L'attente des éditeurs pour ce terminal hybride à écran tactile finalement baptisé "iPad" et ressemblant à un iPhone XXL (l'écran fait 10 pouces, soit moins d'une feuille A4)  est pourtant énorme. 
Pensez-donc : à mi-chemin entre l'iPhone, les fameux "readers" et le mini-mac, l'ardoise électronique d'Apple qui sera commercialisée dès la fin mars aux Etats-Unis et sans doute en Europe permettra de lire la presse en version numérique avec un confort inégalé : format plus agréable grâce à un écran trois à quatre fois plus grand que celui de l'iPhone, affichage en couleur (quand le Kindle d'Amazon est encore noir et blanc), possibilité de "feuilleter" son journal, de voir des vidéos associées aux articles...le tout "anywhere, anytime" puisque le nouveau joujou de la firme à la pomme pourra se connecter à internet en Wifi et en "3G", et qu'il tiendra dans un sac à main. Le prix est bien inférieur à ce qu'on imaginait : 499 dollars pour le modèle 16Go, 599 dollars pour le 32 Go...on est loin des 800 voire 1000 dollars sur lesquels la blogosphère spéculait. Le forfait données est à l'avenant : 29,99 dollars pour l'internet illimité chez ATT !

dimanche 24 janvier 2010

Merci à Vinton et à tous les autres


Cher lecteur. Dans une autre vie, en d'autres temps, au XXème siècle, avant mon premier modem 56K, j'aurais pris ma plus belle plume pour te remercier de ton soutien, de ta fidélité, dans un bel encart de mon journal réservé à cet effet. Mais dans les faits, je ne l'aurai pas fait : à l'ère de l'encre et du papier, des rotatives et de la prose imprimée, avant qu'Internet ne devienne ce méta-média omniprésent dans nos vies, le journaliste emmuré dans sa tour de Gutenberg échangeait rarement avec toi. Faute de voie de retour instantanée, l'interactivité éditoriale restait un voeu pieux... Mais grâce au génial Vinton Cerf (ci-contre) et à quelques autres, le World Wide Web fut. Transformant le monde en un village global digital, l'irriguant d'une multitude de données numérisées comme un coeur pulsant un fluide vital à travers un immense réseau sanguin fait de cuivre et de fibre optique. De ce Big Bang original, naquit une formidable bibliothèque d'Alexandrie du troisième millénaire, des milliards de pages personnelles, de sites http, puis de blogs et de réseaux sociaux... Perdu dans cet univers informationnel en perpétuelle expansion (voir ci-dessous cette belle cartographie d'internet), une infime poussière d'expérience personnelle et journalistique : ce blog d'actu high-tech & médias dédié à la convergence des tuyaux et des contenus qui, dix ans après la "Bulle", devient enfin réalité sur tous les écrans et sous nos yeux hallucinés.

Lancé fin septembre 2009 et après seulement une trentaine de chroniques, Sur Mon Ecran Radar a été élu ce week-end "meilleur blog info high-tech" (Prix Ericsson) dans le cadre de la 4ème Coupe de l'Info . Grâce à Vinton sans qui le protocole Internet ne serait pas, mais surtout grâce à toi ami lecteur 2.0 qui a gentiment voté pour moi. Cette récompense me remplit de fierté, mais elle me donne surtout le courage de continuer à poster un à deux billets par semaine...envers et contre mes journées de journaliste aux "Echos" (précision utile à l'intention de mon cher employeur j'écris mes chroniques Avant ou Après mes horaires salariés ;-). C'est clair bloguer est un sport de combat. Mais avec ce prix que d'autres collègues auraient sûrement mérité autant que moi, je suis sûr maintenant d'avoir le fighting spirit @mon clavier pour toute l'année ! Alors après ces quelques lignes légèrement illuminées (la joie dans doute), je te dis à très vite pour une chronique un peu plus travaillée et j'espère bien informée.
J-C.F

samedi 16 janvier 2010

To be or not to be a Tweet' Journalist...


Chers confrères*, vous êtes devenus Twitter'addict ? Alors vous avez sûrement vu passer sur votre fil d'info préféré ce fameux billet de John Thompson intitulé "Ten things every journalist should know in 2010"... Le fondateur et animateur du site Journalism.co.uk a décidé de commencer l'année en nous donnant un cour magistral de journalisme 2.0. Une espèce de kit de survie pour plumitifs, à l'heure de la révolution digitale qui balaye une à une les rotatives sur son passage et envoie plus d'une carte de presse pointer au chômage et/ou chasser une pige de plus en plus rare. Avec 20 ans de carrière au compteur [amis djeun's j'ai commencé sur une machine à écrire (!), à une époque où le copier-coller se faisait à la colle et aux ciseaux (!!!) et où l'on commençait à peine à causer des "autoroutes de l'information" (sic !!!!)], je ne pouvais résister à la tentation d'un commentaire maison sur les 10 conseils de Thompson pour rester online. Bon OK, je suis sur Twitter, j'ai mon blog et je dirige tel un despote éclairé le service High-Tech et Médias d'un grand journal économique...mais en ces temps Darwiniens je me pose quand même quelques questions existentielles sur le futur de mon métier, voir son existence tout cours. Alors va pour la leçon de journalisme top connecté !
[*Pardon aux non-journalistes pour ce nouveau billet corpo mais en ce moment la profession est dans tous ses états numériques]

1 "Apprenons à nous servir de Twitter et des autres réseaux sociaux pour surveiller la breaking news ou suivre des échanges sur un sujet qui nous intéresse", nous dit en substance Sir Thompson (il mérite sûrement d'être anobli)
Alors là je me dis j'ai tout bon ! Je ne dé-scotche plus de Twitter : le matin dans le métro en allant au boulot, la journée tout en écrivant ou réécrivant un papier, en conf de rédac sur mon iPhone, le soir en rentrant, et après devant la télé, jusque parfois dans le confort douillet de mon lit... Un vrai "NoLife" dirait ma fille aînée qui ne dit pas que des bêtises. Et de fait sur Twitter, je pêche de la hot news bien avant mes petits camarades qui - les ringards - scrutent le fil AFP comme on surveillait les boches en 40 sur la ligne Maginot. Je tweete aussi de l'info en temps réel comme Christophe Barbier en direct live de chez Sarko à l'Elysée. Je chope la source par le collet en "direct message" : "Allez avoue fais pas ton rat : info ou intox la faillite imminente de ton journal ?". Et Hop au passage je fais la promo de mes papiers et de ceux de mes comiques troupiers de mon service ! Ca tweete et ça retweete. Rien que du bon trafic visiteurs uniques pour mon blog et notre site web. Le Hic c'est qu'au bout d'un moment on a les yeux carrés devant l'ordi ou l'écran de l'iPhone et que l'on perd un peu le sens de la réalité journalistique...et de la réalité tout court.

mardi 12 janvier 2010

La presse "old school" donne le La de l'info aux sites internet


Voilà une "news" qui risque d'attiser la querelle entre journalistes anciens et modernes,  dinosaures de la presse "old school" et jeunes forçats du Web partisans de l'info 2.0... Selon une étude toute fraîche menée par le très sérieux institut américain Pew Research Center qui a eu les honneurs d'une courte dépêche AFP, 95 % des "informations nouvelles" sont produites et publiées par les  médias traditionnels, quotidiens en tête ! Seules 4 % des actus proviendraient réellement des nouveaux médias de l'internet (sites d'infos "pure player", blogs, réseaux sociaux etc...). Une belle claque à tout ceux qui avaient déjà jeté la presse écrite avec l'eau du bain numérique. Mais qui a dit que ce bon vieux Gutenberg était mort ?
Sûrement pas les citoyens de cette bonne de ville de Baltimore, dans le Maryland. 
Une semaine durant, entre le 19 et le 25 juillet dernier, les experts du Pew Research ont épluché systématiquement les médias locaux : presse, stations de radio et de télévision diffusé, sites internet... Objectif de cette étude intitulée "How News happens, a study of the news ecosystem of one american city" publiée  sur le site Journalism.org : Savoir d'où vient l'information, qui la publie en premier, et qui la reprend ensuite en boucle... 

jeudi 7 janvier 2010

Nos chères têtes blondes sont d'affreux mutants numériques


Le "temps de cerveau disponible" cher à l'ancien patron de TF1 Patrick Le Lay n'est plus ce qu'il était... Exit le téléspectateur décérébré ingurgitant passivement de la pub à haute dose comme une moule de canapé ! Née avec l'internet, les consoles de jeux et le téléphone mobile, la génération des "Digital Natives"- comme l'appellent les vrais faux sociologues et autres  défricheurs de tendances - n'a plus assez d'yeux pour zapper sur la multitude d'écrans que notre merveilleuse société de consommation high-tech met à leur disposition (enfin pour ceux qui ont encore les moyens de consommer).
 Amis parents vous l'avez tous constaté !
Dès qu'il leur vient quelques boutons, un peu de duvet et l'envie de tester les limites du contrôle parental au sens propre et figuré, nos chères têtes blondes prennent l'habitude de faire leurs devoirs :
 a) en regardant la télé
 b) et/ou l'ordi portable sur les genoux pour aller sur Facebook, chatter sur Windows Live Messenger, visionner un clip des Black Eyed Peas sur YouTube...ou prendre un cour d'éducation sexuelle accéléré version X rated.
 c) et/ou le mobile dans une main pour échanger des SMS ou des "C'est trop Top, c'est trop Pas" de vive voix avec Kevin ou Cassandra
 d) et/ou la console Nintendo DS dans l'autre pour finir une partie de Super Mario Bros.

lundi 4 janvier 2010

Google-Apple : la Guerre des Mondes...


Oubliez la gué-guerre entre Google et Microsoft qui a alimenté la chronique high-tech durant toute la décennie passée... Si les hostilités se poursuivent sporadiquement entre la jeune superpuissance de l'Internet et le géant historique du logiciel (dernier épisode en date, le lancement de Bing par Microsoft), les oracles technos sont formels : 2010 sera l'année du grand affrontement Google-Apple ! Le 5 janvier, à la veille de l'ouverture du Consumer Electronic Show de Las Vegas, Google a en effet lancé son offensive contre l'iPhone d'Apple en présentant à la presse son tout premier GooglePhone lors d'une conférence organisée à son QG de Mountain View en Californie.
Baptisé "Nexus One" - voir l'épisode précédent - ce supposé "iPhone killer" est fabriqué par le taïwanais HTC suivant les spécifications de la firme californienne. Proposé d'abord sur le marché américain, il embarquera Androïd, le système d'exploitation pour mobiles de Google, avec un magasin offrant 30.000 applications parmi lesquelles les "must-have" de la maison : YouTube, GoogleEarth, Gmail... Objectif : rivaliser avec le fameux téléphone à tout faire de la firme à la pomme, son AppStore et ses 100.000 applications grand public. Ce n'est pas gagné au vu du design assez banal de l'engin (voir photo non contractuelle ci-dessous) et sachant qu'Apple a déjà vendu plus de 35 millions d'iPhone dans le monde.