samedi 24 avril 2010

Owni, le vaisseau "Enterprise" du journalisme numérique

Quand les vieux médias issus de l'ère Gutenberg sont trop occupés à colmater les brèches pour ne pas couler (fuite des lecteurs, des annonceurs, des talents vers le Web...). Quand ils sont incapables de réfléchir à leur avenir en mode numérique sous la pression des événements qui s'accélèrent et de la pesanteur du passé (la fin de la civilisation du papier)... Et bien le journalisme de demain tâtonne, s'expérimente et s'invente forcément ailleurs : dans les marges informationnelles des blogs et l'avant-garde du Web participatif.  Hier sous l'impulsion d'une première vague de sites d'info hors cadre comme Rue89, Mediapart ou Electron Libre (bravo à ces pionniers qui sont toujours là, trois, quatre ans après, malgré les oiseaux de mauvais augures qui leur prédisaient l'écran noir).
Aujourd'hui chez de nouveaux "pure players" comme Owni dont j'ai envie de vous parler dans ce billet. 
Ce n'est pas moi qui le dit mais le spécialiste américain des médias Clay Shirky, cité par l'excellent site Mediashift : "Quand les écosystèmes changent, quand les institutions s'effondrent, leurs membres se dispersent, abandonnent leurs vieilles croyances, essayent de nouvelles choses, se remettent en question (...). Ce sont les gens qui se demandent comment travailler simplement aujourd'hui bien plus que ceux qui savaient gérer la complexité par le passé qui sont capables d'appréhender le futur".
Parmi ces têtes chercheuses du journalisme numérique en devenir, je citais récemment en exemple Wikileaks : un site spécialisé dans l'investigation sans compromis dont le fonctionnement repose sur le partage de documents sensibles par des journalistes et des citoyens. Mais plus près de nous, il y a donc Owni. Une start-up parisienne (comme on disait il y a dix ans) qui a fait du "Digital journalism" sa profession de foi, en pariant, là aussi, sur une démarche participative désintéressée ("non profit") des journalistes et non-journalistes au service de l'information des citoyens-lecteurs-internautes.

Né de l'entreprise 22 Mars - une société de conseil, de formation et de développement spécialisée dans les médias sociaux et les nouveaux écrans fondée par Nicolas Voisin (photo ci-contre) - Owni est en ligne depuis l'été 2009. Ce n'est pas un site grand public, mais plutôt un laboratoire d'idées encore underground - donc à l'avant-garde - fréquenté par tous ceux qui essaient de réfléchir au devenir de l'information et à ses nouvelles formes dans le maelström numérique... Au hasard des visites et de la navigation, on y trouve aussi bien des dossiers passionnants sur les nouveaux journalistes entrepreneurs, la réalité augmentée, le data-journalism :-(, le gonzo-journalisme ;-), des  billets sur "Comment ruiner sa réputation sur Twitter" ou délirer sur Chatroulette, une interview de Renée 76 ans qui "n'a pas peur d'Internet", la carte de France des lycées sous vidéo-surveillance ou un Manifeste pour une charte des droits sur Internet... Bref, du contenu riche, gratuit, vu nul par ailleurs le plus souvent.
Voilà comment Nicolas, le commandant de bord de la "Soucoupe", définit le projet :" Owni est un media social collaboratif sur les cultures numériques et l'avenir de l'information en réseau. Un think thank à ciel ouvert auquel participent journalistes, blogueurs, entrepreneurs, étudiants et chercheurs. On y expérimente le digital journalism et on y pense le monde qui nous entoure sous un regard critique, constructif et technophile".  
Bien plus qu'un nouvel agrégateur de contenus, Nicolas et les "jeunes gens modernes" (comme on disait aux temps Növo de ma jeunesse;-) qui l'entourent ont réussi à créer une plateforme d'expérimentation pour contribuer à la réflexion sur la manière  dont on informera et dont on s'informera demain, sur tous les écrans de notre vie numérique : PC, télévisions connectées, smartphones, tablettes...Nicolas voit dans sa Soucoupe (le surnom maison d'Owni) "une réponse parmi d'autres à la crise des médias". Il s'en explique sans prétention et de manière très argumentée dans ce post en forme de plan de vol.

WARNING !

 A ce stade, un minimum d'honnêteté journalistique m'amènent à vous alerter : je ne suis pas tout à fait un observateur objectif quand je vous parle d'Owni. En marge de mon activité professionnelle rémunérée de journaliste aux "Echos", je participe en tant que citoyen-blogueur à l'aventure en téléportant de temps à autre mes billets sur leur site. Et Nicolas Voisin m'a demandé de figurer parmi les satellites qui conseillent Owni aux côtés entre autres de Jacques Rosselin (le fondateur de "Courrier International) ou Eric Scherer (le directeur de la prospective de l'AFP et l'animateur du site Mediawatch). Evidemment, ma participation est totalement "non profit" : pas d'actions ni salaire, cela va sans dire. Voilà c'est dit. Je suis très flatté et enthousiaste, mais je vais quand même essayer de vous décrire factuellement le projet et ses derniers développements.
 
Cela fait donc un moment que je voulais vous parler des gens de la Soucoupe : Nicolas Voisin, Sabine Blanc, Guillaume Ledit et tous leurs gentils amis Aliens qui ont réussi à marier Geekerie et journalisme dans leur QG mansardé du 11ème arrondissement, à deux pas de la Place de République... Ma consoeur Tatiana m'a devancé sur son excellent blog La Voix du Dodo en réalisant une interview vidéo de Nicolas qui explique d'où vient la "Soucoupe" et son vaisseau mère 22 mars. Mais l'actualité me donne l'occasion de revenir sur cette expérience passionnante car : 

1) Owni a mis sur orbite ce vendredi 23 avril sa V2. Le nouveau design du site est vraiment beau, fluide et innovant. Techno mais pas trop, sobre, visuel et élégant. Moderne quoi ! Cette V2 me fait penser à un "Wired" à la française...c'est en tout cas le seul site français qui s'en rapproche. Les geeks maison ont évidemment concocté par la même occasion une version Owni pour l'iPad avec les moyens du bord qui n'ont rien de commun avec ceux du "Monde", du "Figaro" ou des "Echos".
Voilà l'ancien design de la home page...
...et la V2 :


 2) En parlant de moyens justement, l'entreprise 22 Mars, maison-mère d'Owni, a décidé d'ouvrir son capital à hauteur de 10 % à de généreux investisseurs pour lever 600.000 euros. De quoi alimenter en carburant notre Soucoupe, qui fourmille de projets, vit aujourd'hui frugalement mais de manière quasi-rentable de son activité première de conseil et de services internet, et a besoin aujourd'hui d'argent frais pour accélérer.
L'opération valorise 22 Mars à 6 millions d'euros. Ce qui peut paraître un peu élevé...mais 22 Mars/Owni n'est pas une coquille vide comme on en a vu tant du temps de la bulle et on est dans l'univers internet ;-) Avec cette levée de fonds, l'entreprise vise raisonnablement 1 million d'euros de chiffre d'affaires et une rentabilité de l'ordre de 20 à 30 % dès 2012. Ce qui semble jouable compte tenu du modèle et de l'économie de moyens (6 salariés à ce jour) du projet.

Petit zoom arrière...
22 Mars a été créée en 2007 par Nicolas Voisin (qui détient 61 % du capital) et l'avocat Frank Vasseur (12,5 %) avec le soutien de l'ancien patron d'Alstom Pierre Bilger (5,5 %). Les trois hommes se sont rencontrés quand Nicolas a lancé le Politic'Show, une Web TV qui suivait les candidats à l'élection présidentielle. Et la petite société de conseil, spécialisée dans les outils WorldPresse et l'utilisation de licences libres Creative Commons, a par la suite réalisé le site Web des Démocrates (sans parti pris politique), travaillé pour ParisTechReview (la revue en ligne des grandes écoles françaises), formé des bibiothécaires aux nouvelles technos multimédias etc...
Résultat, l'activité commerciale de 22 Mars devrait générer cette année un chiffre d'affaires de 435.000 euros et de 700.000 euros l'an prochain. Et elle finance intégralement l'activité non lucrative d'Owni qui est un peu la vitrine de la petite entreprise : en moins d'un an, le site qui est entièrement gratuit a ainsi publié près de 1000 articles, suscité 10.000 commentaires et attiré 100.000 visiteurs par mois.
Nicolas Voisin croit dur comme fer à cette "alliance du profit et du non profit", déjà expérimentée par Rue89. Car l'effondrement des recettes publicitaires ne permet pas aujourd'hui de financer de nouveaux médias (sans parler du problème de l'indépendance et de la dépendance aux annonceurs). Pas plus que les modèles payants ne sont viables, selon lui, pour l'information grand public à l'heure où Internet est devenu synonyme de gratuité. Il faut dire que les gens d'Owni, qui font fait leur la philosophie du logiciel libre et du Web participatif, ont été de toutes les batailles anti-loi Hadopi...
Alors sans me prononcer sur la levée de fonds que lance aujourd'hui la planète mère 22 Mars (je suis journaliste-blogueur pas conseiller financier ;-), je vous dirais juste que pour moi, Owni c'est un peu le  vaisseau "Enterprise" du journalisme parti explorer de nouvelles contrées informationnelles à la faveur du Big Bang Numérique. On ne sait pas où il va, ni s'il arrivera à bon port. Mais l'aventure est passionnante tant sur le plan professionnel, intellectuel qu' humain.  Il faut en être, y contribuer à son niveau, ou l'observer sur son écran radar. Car de son voyage expérimental, Owni ramènera forcément des news, des idées, des talents, du débat, de la veille, de l'innovation...bref que du neuf et du stimulant pour une galaxie journalistique et médiatique en pleine mutation.
 Jean-Christophe Féraud

14 commentaires:

  1. Sans vouloir critiquer Owni, à qui je souhaite toute la réussite possible, je suis un peu étonné de la parenthèse "sans parler du problème de l'indépendance et de la dépendance aux annonceurs". Je ne vois pas en quoi il est plus souhaitable de dépendre d'un cabinet de conseils que d'annonceurs multiples (ou d'un vendeur d'armes, d'un empereur du luxe ou des subventions d'Etat).
    Autre remarque, une rentabilité de 20 à 30% n'a rien de modeste, même pour l'économie numérique. Mais elle est atteignable... si l'on ne paie pas les journalistes/rédacteurs, ce qui me semble effectivement être le cas (mais j'ai peut-être mal compris). J'ai donc des doutes sur la capacité de ce modèle à être le futur du journalisme et de l'info. Un complément potentiellement formidable, en revanche, oui.
    Cdt

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  2. Merci pour ce commentaire incisif voire acéré !
    - sur la question de la dependance/indépendance pardonnez moi mzus rien de comprarable entre une mini PME qui réalise moins de 500.000 euros de CA, baigne dans la Web Culture et le logiciel libre et a choisi de consacrer l'essentiel de ses moyens financiers et humains à un projet intellectuel, et disons au hasard un opérateur telexils qui affiche 50 milliards de CA, un marchand d'armes ou de yaourts.
    - sur le qualificatif "modeste", il s'appliquait aux prévisions de chiffre d'affaires de 22 Mars, pas à la rentabilité. Au passage ce yeux de 20 à 30 % n'a rien d'exceptionnel pour une structure conseil aussi légère.
    - sur le fait que les auteurs ne sont pas payés...c'est un fait. Mais Owni est pour l'heure un projet non profit qui ne génère précisément aucuns revenus. Les journalistes, blogueurs et autres contributeurs apportent leurs articles, billets librement et en toute connaissance de cause. En échange, Owni leur apporte audience, notoriété, débat...Le libre échange participatif c'est dans la philosophie même de l'Internet non marchand et du projet Owni. Maintenant le modèle peut évoluer avec le temps et le succès vers un ecosysteme (sur abonnement comme Mediapart ou Arret sur Images ?) permettant un jour de rémunérer les auteurs. Mais c'est à Nicolas Voisin et ses amis d'en décider, pas à moi.
    Bien Cdt aussi

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  3. Désolé pour les coquilles ("telexil" pour telecoms, "yeux" pour taux...), pas facile de poster un commentaire argumenté sur un écran d'iPhone !

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  4. Merci pour votre réponse. Je ne voulais surtout pas paraître agressif mais je trouve dangereux cet encensement perpétuel (je ne parle pas que de vous) des modèles économiques qui avalisent le fait que l'information ne peut être rentable par elle-même.
    L'alliance du profit et non profit peut être une solution pour la presse web mais il y en a d'autres  : la spécialisation des médias (Cnet dans le gratuit, @si dans le payant), la haute valeur ajoutée (Mediapart) notamment.
    Pour continuer la discussion sur la dépendance à une entreprise « mère », vous écrivez vous même que 22 Mars vise rapidement 100% d'augmentation de CA. Et comme toute entreprise, elle ne comptera pas s'arrêter là (et c'est tout le mal que je lui souhaite:). Imaginons que 22 Mars devienne un jour un géant du conseil. Elle disposera alors d'une entreprise de presse dont l'influence, sait-on jamais, sera peut-être égale à certains titres aujourd'hui. Et certains crieront au même scandale qu'aujourd'hui avec Dassault, Arnault et Lagardère.
    Quant au fait que 22 Mars « baigne dans la Web Culture et le logiciel libre » -et donc si je vous suis bien qu'elle soit désintéressée- ce ne sera pas forcément le cas des futurs investisseurs. L'inverse est même plutôt probable à moins de retomber dans une logique de mécénat en partie responsable des difficultés actuelles de la presse.
    Encore une fois, ce n'est pas pour autant que je ne souhaite pas longue vie à Owni.
    Cdt

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  5. une précision : cette mécanique est intégralement liée à une optimisation fiscale des investissements, mécanique qui garantie plus de 140% d'optimisation fiscale aux investisseurs. Si j'ai bien compris ce qui fuite ici et là...

    Aussi la notion de valorisation de la société est peu signifiante tant les investisseurs déposent leur argent pour 5 ans avec pour seule finalité de faire don de ces actions au fonds de dotation (ou alors j'ai rien compris ;-) afin de réaliser leur culbute !

    Une stratégié maline (l'actionnaire rentre puis sort, il se fou du projet éditoriale et risque peu de vouloir peser sur la ligne) et peu répandue voir vraiment innovante. C'est ce que je comprends à la lecture du billet initial sur Owni.

    Owni sort donc de 22mars pour intégrer un pole non-profit (association et fond de dotation) financé par cette mécanique initiale puis par des dons, mécénats et subventions (etc). je crois que le précédent anonyme ne l'avait pas du tout compris ;-)

    //un autre courageux anonyme, qui vous veut du bien !

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  6. Bonjour,

    J'ai bien aimé l'article... car j'aime beaucoup Owni.

    Deux questions cependant:

    - Les journalistes & community manager(s) d'Owni sont payés il me semble, non? Ce ne sont donc bien que les blogueurs contributeurs qui ne le sont pas. C'est, il me semble, une partie de la réponse à Anonyme n°1. Owni étant "advert-free", pas d'intéressement sur le chiffre de pub n'est possible. Mais sûrement d'autres voies existent pour "récompenser", "valoriser", "remercier" les contributeurs. Eh puis Owni est une plate-forme, ce n'est donc pas non plus sa finalité que de payer les contributeurs.

    - Vous parlez d'une "version Owni pour iPad". J'ai l'impression qu'il s'agit juste de Owni.fr ouvert sur Safari pour iPad dans la vidéo. Pas une appli, et non plus une "version mobile/ipad" de la soucoupe. Ce qui amène cette question: elle arrive quand l'appli iPhone, les Aliens? :)

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  7. Litanie de lieux communs médiatico-webeux. Charabia en cours de français de première.

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  8. @Lulu77 : vous avez le droit de ne pas aimer mais la politesse minimum nécessiterait un minimum d'argumentation. C'est un peu court pour descendre en flammes un billet qui demande quelques heures de travail et un projet qui me tient à cœur. Et puis on ne sait pas qui vous êtes, ce que vous produisez de si intelligent pour vous permettre d'être aussi malotru...

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  9. Je vais reformuler en prenant le temps. Je réponds de cette façon car je suis furieux de voir une telle perte d'énergie, un galimatias de déclarations d'intention et d'idées vagues.

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  10. Tout le monde n'est pas de votre avis, mais bien évidemment je n'ai rien contre le débat autour de mes billets. Cela dit vous n'en êtes à votre premier commentaire négatif et un tantinet agressif...Prenez donc le temps et soyez plus Zen. Je ne fais pas dans la garderie de Trolls. Merci.

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  11. Je suis honoré par le t majuscule que vous offrez à troll au pluriel "Trolls".

    Je me défausse de ma promesse. Il me faudrait contredire tous les prédicats de votre long billet. Ce qui est facile mais long. Et certainement désagréable pour tout le monde

    J'ai lu hier soir une longue discussion sur un forum d'amateurs qui achètent du papier et qui se désolent de la situation de la presse, et j'ai déjeûné aujourd'hui avec 2 journalistes qui travaillent.

    Ces personnes me semblent bien plus clairvoyantes que vos consultants médias.

    Par contre si vous pouviez m'expliquez comment comment la génération innovante d'Owni (je n'ose dire révolutionnaire, ou paricide) se retrouve dans le même bateau que les consultants de premier plan qui orientent nos organes de presse nationaux, je vous en serais vraiment reconnaissant.

    Dans un registre plus sérieux je dirais que la demande de presse est réelle et profonde, à cause de la crise, mais dans un modèle qui vous semble littéralement étranger.

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  12. Ah voilà c'est plus posé et plus poli...
    mais tout aussi insultant en creux. J'essaie avec d'autres ici et ailleurs de réfléchir à la mutation d'un métier, le journalisme, que j'exerce depuis 20 ans. Je n'ai pas la science infuse mais j'écris sur les médias et je vais à la rencontre des lecteurs depuis des années.Donc les "modèles" de la presse ne me sont pas tout à fait étrangers contrairement à ce que vous insinuez.
    Bref, je ne comprends toujours pas ce qui a déclenché votre ire dzns ce billet sur Owni. Mais merci quand même d'avoir pris le temps de répondre de manière un peu plus développée et moins grossière cette fois xx

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  13. Ce n'est pas insultant, mais je suis en désaccord sur TOUT, avec des arguments précis, des arguments que je partage avec des personnes qui achètent de la presse (c'est mon cas) ou qui la vendent contre de l'argent pas contre des liens.

    Tant pis, j'aurais essayé de vous aider.

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  14. Merci quand même pour cet échange en forme de dialogue de sourd @Lulu77 ;-)

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