mercredi 29 septembre 2010

Pour un journalisme à l'état sauvage

"En vérité, je vous le dis, il faut aller au-delà du journalisme, retrouver la puissance brute des mots, être sauvage. Le journalisme standardisé tel qu'il se pratique aujourd'hui ne suffit plus à décrire le réel dans sa morne et bête brutalité"...Je devais être dans un mauvais jour, l'autre jour, quand j'ai tweeté ces quelques mots rageurs en deux fois 140 signes. Je pensais au journalisme comme Cioran pensait à la littérature en écrivant "Je rêve d'une langue dont les mots, comme les poings, fracasseraient les mâchoires" (merci à @CapAlexandre qui m'a rappelé cette citation lors d'un échange sur notre site de micro-blogging préféré). Je pensais aussi à cette Twitstory de l'ami @christreporter : "Nous ne sommes pas nés pour être domptés. Nous sommes des bêtes sauvages qui savent jouer les animaux dociles". Cela vaut pour le journalisme ici et maintenant, me disais-je.
Encore un de ces pronunciamento dont j'ai le secret qui ne va pas arranger mon e-reputation de Matamore de la presse. Peut-être...Mais en y réfléchissant à deux fois, je me suis rendu compte, qu'au fil de mes tweets et billets de blog, je creusais avec acharnement, et depuis des mois, le même sillon pour y planter le germe de cette Idée Rousseauiste qui tournait en boucle dans ma tête
"Aller au-delà du journalisme standardisé, retrouver la puissance brute des mots, retrouver l'état sauvage pour décrire la brutalité du réel".

lundi 20 septembre 2010

Bloguer est un sport de combat...j'en parle sur RFI

Mon Ecran Radar s'invite sur les ondes. Enfin c'est plutôt le contraire...;-) Après mon passage à  la Radio Suisse Romande en juin dernier, j'ai été convié la semaine dernière au micro de Radio France Internationale (RFI) pour parler de mon travail de journaliste-blogueur en plein chambardement numérique. J'ai passé un  excellent moment avec Ziad Maalouf et Cédric Kalonji qui animent ensemble l'émission Mondoblogs de l'Atelier des Médias. Paradoxalement, c'est mon billet de rentrée sur les affres du blogging  et mes doutes concernant l'avenir de cette expérience blog qui m'a valu cette invitation ! 
Regonflé à bloc depuis, j'ai eu tout loisir de décliner mes obsessions habituelles : bloguer est un sport de combat, l'écriture est une souffrance jouissive, Twitter c'est une drogue dure, nous sommes tous des répliquants numériques... Tout y passe avec mon débit de mitraillette digne de Jean-Luc Delarue (les 5 grammes de CC par jour en moins, je vous assure ce blog est 100 % bio...). Les habitués ne seront pas dépaysés. Si j'ai bien compris, l'émission sera diffusée le samedi 25 septembre à 11h30 sur la fréquence 89.0 et webcastée dans la foulée sur le site de l'émission.
 
Voilà j'espère ne pas avoir dis trop de bêtises. Vous en jugerez en cliquant sur le podcast ci-dessous que mes amis de RFI m'ont déjà envoyé en avant-première, histoire de m'aider dans ma vile entreprise d'auto-promotion. Rien que des brandeurs ces journalistes qui trainent sur Twitter ! C'est Libération qui le rappelait récemment dans ce papier. D'ailleurs figurez vous que Steven Jambot était luin aussi dans le studio ;-)

samedi 11 septembre 2010

Frères humains, qu'est-ce que Twitter fait de nous ?


Le répliquant Roy joué par Rutger Hauer dans le final de "Blade Runner"
"A force de vie irréelle, peut-être dirons nous un jour aux gens IRL (in real life) : j'ai vu tant de choses que vous humains ne pourrez jamais voir"... Cette semaine, j'ai tweeté à deux reprises cette réflexion personnelle inspirée de la scène finale de "Blade Runner". Les  @Garriberts de "Libé" me l'ont fait remarquer. Je les en remercie ici, ils ont fait germer l'idée, l'envie d'écrire de ce billet. Voilà ce que je leur ai répondu: "J'adore me répéter dans le bruit de nos gazouillis, prêcher K.Dick dans le désert confus de la Twittosphère".  
Prêcher ? Oui pourquoi pas. Car, frères humains, je m'interroge de plus en plus : mais qu'est-ce que Twitter est en train de faire de nous ? Des "répliquants" numériques peut-être... Comme un medium esquissant l'un de nos futurs possibles dans ses livres uchroniques, le génial Philip K. Dick l'avait prédit dans "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques", le formidable roman de "SF" qui servit de base au scénario du "Blade Runner" de Ridley Scott : un jour, il nous sera sans doute impossible de distinguer l'homme de la machine, les êtres réels de leurs simulacres...

mardi 7 septembre 2010

Mon Ecran Radar Année 2.0

Illustration empruntée à Loulou Picasso
Que faire ? Qu'en faire ? Ce blog en forme de laboratoire numérique et journalistique très personnel a bientôt un an et je me pose la question de Lénine depuis déjà quelques temps. Près de 60 chroniques plus tard, je sens que j'arrive au bout de quelque chose, que j'ai atteint une pierre de touche. 
Au commencement était l'enthousiasme brouillon pour ce nouveau média à la première personne. Je me suis lancé dans cette aventure, sans réfléchir, étendard au vent et clavier en bandoulière avec la vague idée de prolonger sur le Web mon travail de journaliste de presse quotidienne spécialisé dans les nouvelles technologies et les médias. Et aussi, c'est vrai, de lancer un radeau digital sur la mer démontée qui fait tanguer jusqu'aux plus fiers paquebots de la presse parisienne. Pour être encore là, d'une manière ou d'une autre, quand l'encre, le papier et les rotatives qui m'ont fait journaliste ne seront plus...
Après quelques billets, j'ai vite perçu le double écueil qui guettait mon fragile esquif : faire un blog de journaliste Geek avec plein de gadgets et de branlette technologique inside, et/ou un blog Médias comme les autres, chroniquer le vain théâtre des intrigues cathodiques avec plein de people et paillettes dedans. Et puis l'évidence s'est imposée. Puisque ces deux univers sont en voie de fusion accélérée dans le grand Synchrotron numérique. 
Puisque les frontières entre tuyaux et contenus tombent les unes après l'autre comme l'avait prédit Saint Jean-Marie Messier à l'aube de l'an 2000 (j'étais parmi ses apôtres suivant religieusement ses faits et gestes)...pourquoi ne pas chroniquer au jour le jour les effets sismiques ou papillon de cette révolution digitale sur mon métier de journaliste, nos vies de citoyens, celles de nos enfants-mutants,  l'actualité, l'histoire et la culture en train de se faire et de se défaire au rythme frénétique des innovations technologiques ? Et pendant que j'y suis pourquoi ne pas y mettre un peu de moi, du jeune punk naïf et révolté que j'étais au journaliste installé mais un peu bravache que je suis resté ?