"Sur ma Remington portative, j'écris ton nom Laetitia...": sans elle, Serge Gainsbourg n'aurait sans doute pas composé cette chanson. Sans elle, Hemingway n'aurait pas écrit "L'Adieu aux Armes", Georges Orwell "Hommage à la Catalogne", Albert Camus "L'Etranger", Hunter S. Thompson (photo ci-contre) "Fear and Loathing in Las Vegas". Sans elle, Albert Londres n'aurait pas fait fermer le bagne de Cayenne, et le tandem Bob Woodward-Carl Bernstein n'aurait pas fait chuter Nixon avec le Watergate... Cette fois c'en est fini de cette bonne vieille machine à écrire. La meilleure amie des secrétaires d'antan, la maîtresse exigeante des écrivains, la compagne insatiable des journalistes n'est plus.
C'est le "Daily Mail" britannique qui a publié cette semaine son avis de décès en annonçant la fermeture de Godrej and Boyce, la dernière usine de machines à écrire au monde. Basée à Bombay en Inde, elle en produisait encore 150.000 par an à destination des pays trop pauvres pour offrir des ordinateurs à leurs fonctionnaires... Mais la démocratisation de l'informatique et la révolution numérique triomphante auront finalement eu raison de la vieille dame mécanique qui a tout de même régné plus de 150 ans sur la civilisation de l'écrit.
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